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Babidi bobidiboo

14 avril 2012

Dos au mur

Ce n'est presque rien et pourtant ça ressemble à un début. Elle aimerait fumer pour expulser ces inutiles pensées. Plus de clopes, pas d'échappatoire. Dos au mur, elle s'y cramponne, s'égratigne les mains pour ne pas avoir à sauter. Ne surtout pas le franchir ce mur, y rester agrippée, coûte que coûte. Derrière lui, elle ne trouvera rien. Rien qu'elle ne connaisse déjà. Elle sait parfaitement qu'elle n'a rien à en attendre. Cette place est inconfortable, elle a mal aux bras. Elle pourrait tout lâcher pour être soulagée un moment. Elle pourrait. Le monde existe ailleurs pourtant, il fourmille et grouille de nouvelles têtes, de nouveaux fous à rencontrer. Elle voudrait courir les rejoindre, mais ce début la travaille. Elle ne sait trop comment s'en extirper. Pousser la curiosité jusqu'au vice, en avoir le cœur net mais piétiné encore? Ou passer son chemin et fermer une bonne fois pour toute la cage aux sentiments? Ce n'est pas de la peur, pourtant, c'est du réalisme. Et ceci est bien pire. Lui? Qu'en sait-il de tout cela, gonflé d'orgueil et d'indifférence, jouant avec les nuits, défiant sa propre conscience? Il s'y brûlera un jour. Mais pas avec elle. C'est cela qui la chagrine. Ne pas le faire souffrir. Ne rien évoquer en lui. N'être qu'un souffle d'air qui passe et s'oublie aussitôt. Elle aussi est orgueilleuse. Elle ne cédera pas la première, ça non! Qu'il reste donc de son côté du mur, elle ne lâchera pas, même si elle doit s'y briser les doigts. Ce début n'est qu'un leurre.

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14 avril 2012

Nous sommes des gargouilles

C'est toujours en période de stress que les idées fusent. Alors on va sortir, boire, pour laisser un moment ces préoccupations qui nous étouffent. Il faudrait boucler ces projets inutiles ce soir. Tant pis. Les nuits, on oublie un peu. Cela ne règlera rien mais pour un soir, les désillusions paraitront moins grandes, on tournera et on chantera, on fera encore n'importe quoi en croyant être heureux. La vie parallèle s'ouvrira. Un peu irréelle, un peu excessive. C'est la soupape de décompression qui devient ma maison. On se vautrera dedans une fois de plus à défaut de mieux. Le lendemain, on n'émergera pas non plus. Prolonger encore un peu ce coma délicieux qui nous retire du vrai mais terrible monde. On fera comme si rien de tout cela n'était grave. Parfois, on arrive même presque à y croire. Tant qu'on pourra mettre un pied devant l'autre, on élaborera des théories fumeuses, on philosophera, sûr de nous. Au réveil, on en sourira. Qu'en restera-t-il? Surement pas grand chose. Les amitiés nocturnes ne sont que faux semblant, on le réalisera trop tard. A quoi bon s'attacher à des pierres? Nous sommes des gargouilles.

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